L’Ergot
Un peu de légèreté, que diable !
C’est les vacances ! Enfin pour certains d’entre nous. Ceux qui n’y sont pas pourront aisément se consoler en mettant le nez à la fenêtre. Eh oui, quand il ne pleut pas, c’est qu’il a déjà plu ou qu’il va pleuvoir. Bon, il paraît que ça va s’arranger la semaine prochaine. On est tout début août à l’heure où j’écris ces lignes. Vous pouvez donc vérifier en direct l’exactitude de la prévision.
J’ai failli vous parler de la pandémie en cours. Difficile de passer à côté du sujet, tant il occupe notre vie quotidienne, privée ou professionnelle. Mais cet édito n’a pas vocation à vous saper le moral, déjà atteint par la météo. Aussi, après consultation de mes collègues Attachés de Bresse, et en parfait accord avec moi-même, j’ai décidé de surseoir.
Faisons comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Juste pour le booster un tantinet, ce moral. Profitons de cette période estivale, traditionnellement pauvre en actualités – j’ai dit que je ne parlerai pas COVID – mais riche en découvertes, pour partir à la rencontre de notre belle région.
Mais avant, comment ne pas mentionner nos champions locaux qui se sont distingués aux JO de Tokyo. Ils auront certainement droit à un traitement particulier dans le fil d’actualités. Aussi ne m’étendrai-je pas plus longuement sur la performance de nos deux champions médaillés. Simplement, bravo à Chloé et Florian. Rendez-vous dans trois ans.
A la découverte de notre belle région, disais-je. Comme je le mentionnais dans mon “Ergot” précédent, j’ai rejoint ma Bresse natale après quelques décennies d’absence. Et inventé ou réinventé – au sens donné à ce terme par les explorateurs – les charmes du bocage. Il ne s’agit pas ici de jouer les guides touristiques et de lister tous les sites ou monuments dont notre contrée regorge. D’autres le font beaucoup mieux que je ne le pourrais. De plus, il me serait impossible d’être exhaustif et je ne veux privilégier ni léser personne.
Mais je peux essayer de vous entraîner dans une rêverie entre Val-de-Saône et Revermont. D’autres lieux ont eu et ont encore les honneurs des documentaires, des films ou des romans. Parce que plus spectaculaires ou plus propices, semblerait-il, à la dramatisation nécessaire à un bon scénario. Et pourtant, notre histoire est riche, des sires de Bâgé à la généralité de Bourgogne en passant bien sûr par le Duché de Savoie. Notre-Dame de Brou n’aurait pas existé sans Marguerite, venue des Flandres pour épouser le duc régnant. Cette histoire nous a laissés châteaux, abbayes, chapelles, églises qui émaillent nos villages. Et je n’oublierai pas nos fermes munies de leurs célèbres cheminées sarrasines dont l’origine est encore l’objet de querelles d’experts.
Au détour d’une route qui serpente entre les vallons, on ne manquera pas de s’arrêter pour une pause gastronomique dans un estaminet prêt à nous servir le fleuron de la gastronomie locale. Poulet à la crème – quel régal quand il est préparé avec talent – précédé, pourquoi pas, d’une salade aux gésiers et aux foies de volaille. Un morceau de bleu, ou un fromage blanc précéderont une tarte au sucre. On accompagnera le repas d’un vin du Bugey, du Beaujolais ou du Mâconnais voisins. Bon, je vous l’accorde, pour le café, difficile de trouver une production locale. Torréfié chez nous quand même, si possible.
Et puis, pour activer la digestion, pourquoi ne pas tenter une petite balade à travers champs et sous-bois. De nombreux chemins aménagés permettent la randonnée pédestre ou cycliste. Un relief tout en douceur pour les mollets peu entraînés. Des vallons sans prétention mais qui donnent à notre “pays” un charme si particulier.
Alors, en ces temps troublés où il est si compliqué de franchir les frontières, pourquoi ne pas se laisser séduire par la beauté discrète de ce pays de Bresse que nous affectionnons, que dis-je, que nous aimons d’un amour sincère. Non exclusif, comme je le disais le mois dernier. Mais il n’en est que plus fort.
Bon, allez, je vous quitte avant de verser une larme.
BONNES VACANCES OU BONNE REPRISE !