L’Ergot
Bressan d’un jour, Bressan toujours
J’ai longtemps cherché à rencontrer ce Bressan ou cette Bressane qui nous est révélé chaque année depuis quelques lustres par notre Académie. Entre nous, j’avais d’abord essayé de rédiger en écriture inclusive pour être dans le sens du vent voire dans celui de l’Histoire, ce qui reste à démontrer. J’aurais donc écrit Bressan-ane ou Bressan(e) de l’année, ou quelque chose comme ça. Mais comme je ne sais jamais où couper le mot, encore moins où positionner les tirets et parenthèses et comme le pronom “ielle” ou “el” m’écorche un tantinet les oreilles, j’ai renoncé.
Pour simplifier, je parlerai du Bressan de l’année, qui inclura la Bressane également, comme l’Homme inclut la femme. Pas de privilège du genre, juste une convention grammaticale, ou un genre neutre si l’on veut. Cela m’aura quand même pris quelques lignes pour me justifier, preuve s’il en est qu’il semble aujourd’hui nécessaire de le faire.
L’écriture inclusive n’est cependant pas le sujet dont je voulais vous entretenir. C’est bien du Bressan de l’année dont je souhaitais vous parler. Pour moi, celui ou celle qui revient tous les ans avec un visage différent a piqué ma curiosité, et j’espère la vôtre. Je l’ai finalement trouvé et il m’a accordé une interview exclusive. Vous trouverez ci-dessous un extrait de notre entretien :
— Merci de nous accorder ce moment, Monsieur ou Madame le Bressan de l’année. Comment dois-je vous appeler ?
— Appelez-moi Bressan tout court, ça m’ira très bien.
— Bressan, nos lecteurs souhaiteraient mieux vous connaître. Que pouvez-vous nous dire de vous ?
— Je suis quelqu’un de très simple, vous savez. On m’accorde de multiples talents, dans des tas de domaines mais je n’ai pas pris la grosse tête, comme on dit. Enfin, pas toujours…Qu’est-ce qui pourrait le mieux vous définir ?
— Difficile de me mettre dans une case. Je peux être sportif de haut niveau une année, entrepreneur une autre, musicien de talent une troisième et la liste n’est pas exhaustive. Disons que je suis un être multiple.
— J’aurais dû vous poser la question avant mais… vous avez quel âge ?
— J’entre dans ma dix-huitième année et je n’en suis pas peu fier. Mais en fait je peux avoir quinze ans ou quatre-vingt-dix-neuf, quelle importance. Seul compte l’engagement que j’ai montré dans mon domaine de prédilection pour porter bien haut les couleurs de la Bresse.
— Et que faut-il faire pour être désigné Bressan de l’année ?
— Rien. Ou plutôt, être soi et donner le meilleur de soi. Jean-Jacques Bernard en parle avec plus de talent que je ne pourrais le faire moi-même sur le site de l’Académie de la Bresse.
— Nous avons parlé de votre passé et de votre présent, pourriez-vous nous dire un mot de votre avenir ?
— Je ne lis pas dans la farine de gaudes, vous savez, je parlerai donc de ce que je me souhaite. Une kyrielle d’autres anniversaires surtout. Ce sera le signe à la fois d’une Bresse dynamique et d’une Académie en pleine santé.
— Pour clore notre entretien, accepteriez-vous de faire votre portrait chinois ?
— Ah, si vous étiez…
— Exactement.
— Allons-y.
— Si vous étiez un animal ?
— Quelle question, un poulet de Bresse bien sûr.
— Si vous étiez un lieu ?
— Une plaine vallonnée, argileuse entre Bourg et Louhans, ça vous dit quelque chose ?
— Si vous étiez un objet ?
— Un César ou un Oscar, soyons fous !
— Une célébrité ?
— Ne m’obligez pas à choisir.
— Si vous étiez une couleur ?
— Le jaune comme notre emblématique maïs !
— Un plat ?
— Un poulet à la crème si celui de la première question m’y autorise.
— Une fête ?
— La Saint-Martin évidemment.
— Si vous étiez un chiffre ?
— Le 1, le 39 ou le 71.
— Une devise ?
— Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ?
— Merci Bressan du temps que vous nous avez accordé. Je sais que la célébration 2023 approche à grands pas et que vous devez avoir pas mal de travail pour préparer tout ça.
— J’ai toujours du temps pour l’Académie. Même si je ne lui dois qu’une petite partie de ma notoriété, c’est un coup de pouce toujours bon à prendre ; et puis, un peu de reconnaissance de ses compatriotes, ça fait chaud au cœur.
— Merci encore. Rendez-vous le 23 février ?
— Sans faute !
Voilà. Nous espérons que vous aurez mieux cerné la personnalité de notre Bressan de l’année grâce à cet entretien. Et en 2023, je vous l’annonce en exclusivité – encore une -, le Bressan de l’année sera… Bressan de souche ou d’adoption. Vous ne pensiez pas que j’allais vous donner son nom quand même ?